Mémoires politiques et militaires du général Doppet, contenant des notices intéreffantes and impartiales sur la révolution française, etc.

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tenues dans le département du Mont-Blanc : ainfs je n'avais pu les influencer en aucune maniere, Jai prouvé que je n'avais pas profité du droit d’éleéteur, qu'on m'avait accordé ; & quoi qu'il en foit réfulté , je n’ai pas la gloire d’avoir alors coopéré à de bonnes nominations : mais on ne faurait m’accufer des mauvaifes.

Je partis de Paris pour rejoindre la légion ; & ce fut dans le mois de mars 1793, que le général en chef ( c'était alors Kellerman ) m'ordonna de prendre le commandement des dragons qui venaient de recevoir des chevaux pour la premiere fois, & de les organifer. Je me rendis donc à Annecy, & je ne négligeai rien pour remeplir les vues du général & exécuter fes ordres.

$. 62. Sans entrer dans les détails de tout ce que j'ai dû faire pour donner une prompte organifation à ce nouveau corps, je pourrais me borner à dire que fa conduite à Toulon &r aux Pyrénées prouve fufifamment que j'ai rempli mes devoirs, ou du moins que j'ai été amplement récompenfé de mon zele. . . Allobroges! mes bons & braves freres d’armes ! recevez en ce moment le faible tribut de mon amitié ! Croyez que, fi des circonftances révolutionnaires. m’éloignerent de vous, je n'ai pas ceflé un inftant d’être de votre famil'e patriotique ; &le fouvenir de vous avoir vu naître, celui de m'être formé parmi vous, ne fortiront jamais de mon cœur Î Continuez à cueillir des lauriers. Quoique j'en fois éloigné , ils me rappellent des fouvenirs bien chers; & votre gloire fuit pour me confoler dans Pobfcurité !.