Notes de police : de Robespierre à Fouché : documents inédits : papiers secrets, erreurs judiciaires, complots, pamphlets, choses d'Église

AVANT SAINTE-HÉLÈNE 167

cette demande. Quand nous sommes arrivés sur la Saale, Napoléon venait de quitter la frégate pour passer sur le brick, et la corvette était chargée; ces deux bâtiments étaient prêts à partir pour joindre le vaisseau anglais Bellérophon, à bord duquel se trouvait le commandant de l’escadre de Sa Majesté Britannique.

« Au point du jour, nous avons vu, en effet, le brick et la corvette louvoyer pour se rapprocher des vaisseaux anglais. Le temps était beau, mais il yavait peu de vent et il n’était pas favorable. Les choses étant dans cet état, il nous a paru qu'il ne restait plus qu'à s'assurer de l'arrivée de Napoléon à bord du Bellérophon. Nous avons invité le capitaine de la Saale à redoubler de surveillance. Le moment de la marée nous a obligés de quitter la rade vers cinq heures du matin pour revenir ici.

« Ce soir, vers huit heures, M. le général Beker est venu nous annoncer que le brick est de retour à son mouillage, après avoir déposé Napoléon à bord du Bellérophon, et que les Anglais l’ont très bien reçu. Ce général et M. le Préfet maritime rendront sûrement un compte détaillé de cet événement. Ces deux officiers ont constamment tenu, dis cette affaire d'une si