Notes de police : de Robespierre à Fouché : documents inédits : papiers secrets, erreurs judiciaires, complots, pamphlets, choses d'Église

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tresse du grand tueur d'hommes l’avait remué profondément. Sa lettre est plutôt celle d’un fidèle partisan que celle d’un vigilant cerbère. On reste même confondu de sa tranquille audace, quand on songe aux ordres qu’il avait reçus de Fouché dès le 4 juillet : « Employez fous les moyens de force nécessaires pour faire embarquer Napoléon », lui disait-on en substance ; et l'on ajoutait : « Ne lui accordez aucune permission pour communiquer avec l’escadre anglaise ».…

Quant au troisième émissaire — l'assassin éventuel, — voicice qu'il était advenu de lui : le 15 juillet, avant le lever du jour, Davis se trouvait à l’île d'Aix (près Rochefort), d’où Napoléon devait partir ; il avait été accrédité près du général Beker comme agent de la police-secrète. Au moment où l'Empereur prit place dans le canot qui devait le conduire à bord du brick Epervier (chargé de le transporter sur le Bellé-

_rophon), on put voir Davis pâlir horriblement et faire un brusque mouvement vers la rive.

— Qu'avez-vous ? lui demanda quelqu'un.

Mais il se couvrit la face de ses deux mains et réprima un sanglot. Quelques minutes après, il Sautait dans une barque légère; et quand il fut