Oeuvres diverses
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ne tue qu’en légitime défense, pour ne point périr avec la liberté et la patrie. S'il frappe les fanatiques armés contre lui et contre eux-mêmes, c’est à regret, partagé entre la pitié pour d’aveugles instruments et la colère des superstitions sans merci qui prétendent retenir toujours le genre humain sur le chevalet. Il combat pour sauver de la servitude et des ténèbres sa descendance et celle même de ses ennemis. Mais qu’importent les raisons et les faits? L'autorité et l’égoisme triomphants ne voient dans la liberté qu'un désordre, dans l'égalité que l’anarchie, dans la justice qu’un chaos sanglant.
11 faut bien le dire, c’est la Victoire qui, dans un pli de sa robe, porte la gloire ou l’'opprobre, la liberté ou l'esclavage, la barbarie ou la civilisation. Nous ne croyons pas, nous, à la fatalité du progrès, cette doctrine de l’émasculation et de l’aceroupissement. Vaincre est une nécessité absolue pour le droit, sous peine de ne plus être le droit, mais Satan qui se tord sous le talon de l’Archange.
« Ve victis! Malheur aux vaincus! » vocifèrent tous les partis aux prises sur l’arène pour se disputer la proie. « Væ victis! » ricane le sicaire de plume, qui rampe sur le champ de bataille, palpant les cadavres pour clouer au pilori le plus déchiqueté. « Væ vietis! » le cri lugubre des siècles, le cri d’hier, d’aujourd’hui, de longtemps encore, peut-être. Un autre parfois lui répond, à de longs intervalles, le hurlement d'angoisse et de rage de l'humanité étendue sur la roue et qui se redresse pour les représailles. Comment rendre le scandale et l’effroi que ce hurlement soulève? Pour le maudire, les langues épuisent le vocabulaire de l’imprécation et de l’anathème. Tous ses noms deviennent synonymes de ce qu'il y a de plus exécrable.
Hébertisme en est un. Æébertiste, c’est le supplicié