Oeuvres diverses

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Accumulez, puisque tel est l’usage, sur ces boues émissaires de la Révolution l'horreur de tous les forfaits; répétez les bourdes de Desmoulins et les abominations des légendes et pamphlets catholiques ; mais au moins ne jetez pas à ces morts la dernière injure, la seule peut-être qui puisse les faire bondir dans leur tombeau ; ne reprochez pas la haine de la science à ceux qui, pendant leur courte existence, ont combattu pour elle les idées supranaturalistes, à ceux qui l’ont aimée au point de l’honorer sous les traits d’une déesse. J'entends gronder Hébert :

« La grande colère du père Duchesne de voir que « l'instruction publique ne va que d’une aile, et qu'il « existe des accapareurs d'esprit qui ne veulent pas « que le peuple soit instruit, afin que les gueux conti« nuent de porter la besace. Ses bons avis à toutes les « sociétés populaires pour qu'elles donnent le grand « coup de collier à l'instruction des sans-culottes, afin « d'écraser, une bonne fois, le fanatisme et la tyran« nie. »

« Le plus grand malheur de l’homme, dit Hébert, « c’est l'ignorance : elle est la cause de presque toutes « les sottises et de tous les crimes qui se commettent sur la terre. C’est elle qui a engendré tous les maux « qui nous affligent ! Le despotisme est son ouvrage, « le fanatisme son chef-d'œuvre. »

« Les tyrans, dit encore le père Duchesne, qui sa« vent bien que leur pouvoir est fondé sur ligno« rance, ont grand soin de l’entretenir ; car il ne faut « qu’un souffle de la raison pour renverser tous leurs « châteaux de cartes. Ils protègent la superstition, « parce que la superstition abrutit l’homme et lui ôte « son courage et son énergie.; car, tandis qu’il a la « tête pleine de sorciers, de revenants et de tous les « contes du diable et de l'enfer, il ne songe pas au « véritable enfer, à l’enfer de l'esclavage. Aussi, le plus