Opinion de Georges Couthon sur le jugement de Louis XVI

II

sur le jugement. La politique pourra vous dire qu'il est de l’intérèt de la République de tempérer la rigueur de la loi : la justice pourra vous défendre de composer ainsi avec les principes, et vous prescrira d’être inflexible comme elle. Vous examinerez dans votre sagesse et dans votre conscience, quelle est celle des deux, de la politique ou de la justice, qui doit l'emporter. Vous les accorderez ensemble dans votre détermination, si vous le pouvez; mais toujours est-il qu’au fond vous n'aurez qu’un homme à juger. Pourquoi donc, encore une fois, cette affectation de ne présenter définitivement à résoudre qu’une simple question politique? C’est qu’on a bien senti que s’il était facile de faire concevoir que des assemblées primaires pourraient s'occuper d’une question politique qui ne s'entend en général que des grands intérêts de l'état, il ne le serait pas autant de persuader que les assemblées primaires pourraient recevoir de leurs délégués la mission de se former en tribunaux, pour déterminer et appliquer la peine encourue par un criminel; et voilà pourquoi l’on s’est dispensé de prononcer le mot de jugement, le seul qui convenait, et qu'on a cru au contraire devoir employer des expressions vagues qui puissent faire prendre le change sur la nature et le véritable état de la question.

Les assemblées primaires constituées en corps judiciaires, et par qui? Par une Convention que