Portalis : sa vie, et ses oeuvres
SES DERNIÈRES ANNÉES 329
attendre le moment où l’oubli des préventions nées de la Révolution rendrait possible l'établissement d’une corporation enseignante, il conseillait d'utiliser sans retard le concours des ordres religieux, qui seuls réunissaient alors les conditions de science, de dévouement et de moralité nécessaires à l’accomplissement de la vaste tâche de l’enseignement publie. Aussi accueillitil avec une faveur marquée la proposition, que lui fit le cardinal Fesch, d'autoriser à Lyon une association libre d’ecclésiastiques se vouant, par des engagements annuels, à l'éducation de la jeunesse et aux missions. Il reconnaissait à cette combinaison le double avantage ® d'assurer aux lycées des professeurs d’un mérite re connu et de remplacer les Jésuites par une congrégation animée de l'esprit de l’ancien Oratoire et nullement hostile au gouvernement. Napoléon refusa cependant de donner suite à ce projet! : soit qu'il pressentit le peu de durée d’une association reposant uniquement sur des vœux annuels, soit qu’il craignit quelque démarche inconsidérée du cardinal Fesch, soit enfin qu’il eût déjà l'intention de créer prochainement l’Université, il ne voulut donner aucun encouragement au nouvel ordre et se contenta de favoriser
4. « M. Portalis propose d'autoriser une association de prêtres » qui se forme à Lyon, sous le patronage du cardinal Fesch, pour » l'éducation de la jeunesse. »
« Je ne veux d'aucune congrégation ecclésiastique : cela est inutile ;
» de bons curés, de bons évêques, de bons prêtres, des séminaires bien » tenus, c'est tout ce qui est utile. » | (Correspondance de Napoléon Ier, tome X, page 958. Décision.
28 janvier 1805. Extrait des Archives de l'Empire.)