Portalis : sa vie, et ses oeuvres

12 PORTALIS cassation, lui proposa un siége de juge : il refusa, préférant conserver son indépendance.

Son premier acte fut encore une imprudence généreuse, « son premier mot, un cri d'humanité! » Dans une brochure qu’il publia, au commencement de 1795?, il réclama la révision des jugements prononcés par le tribunal révolutionnaire et la restitution des biens des victimes confisqués à la suite de ces assassinats juridiques. Il mit en pleine lumière le caractère odieux des confiscations politiques, il rappela sans ménagements les crimes commis sous la Terreur, il les flétrit de sa courageuse indignation, enfin il insista sur la nécessité d'effacer les vestiges de nos discordes civiles.

Quelques mois plus tard, il publiait une seconde brochure où il dénonçait le régime de brigandage que la Provence et la ville d’Arles, en particulier, avaient subi pendant trois années’; il déposait, presque en même temps, sur la barre de la Convention, un mémoire dans lequel il révélait un des nombreux actes de spoliation accomplis à Lyon et en demandait la réparation *.

Juger ainsi les excès de la Convention, en face de cette redoutable assemblée, au lendemain du 9 thermi-

1. Sainte-Beuve. Causeries du lundi, Mars 4859, Portalis.

2. De la révision des jugements, avec celte épigraphe : « Hérile» t-on, grands Dieux, de ceux qu’on assassine! » Brochure de 18 pages in-folio.

3. « Il est temps de parler » ou mémoire pour la commune d'Arles. 30 germinal an IL. 46 pages in-folio.

, Mémoire pour les citoyens Simonar frères et Levasseur, de Lyon. 30 pluviôse an IT. 32 pages in-folio.