Poussière du passé : (notes et tableaux d'histoire)

212 POUSSIÈRE DU PASSÉ

éloigner de la capitale les anciens fonctionnaires de l’Empire ralliés aux Bourbons et qui refusent maintenant de rentrer à son service.

Dans ce nombre se trouve M. Pasquier. C’est le comte Réal qui est chargé d’aller lui faire connaître l’ordre qui leconcerne. Réal apporte dans cette démarche les ménagements qui sont dus à son ancien collègue au conseil d’État, jadis préfet de police. Il l’engage à se rallier à l'Empire. CommeM. Pasquier reste sourdàsesexhortations et se contente de demander un sursis, il l’invite à aller voir Fouché. M. Pasquier défère à cette invitation, se rend chez le ministre de la police, qui lui tient lemêmelangage que Réal et s’efforce de le décider à rentrer en grâce auprès de Napoléon en acceptant une haute fonction. Devant sa résistance, Fouché, tout à coup, change de ton, lui ouvre son cœur.

— Cet homme n’est corrigé de rien, dit-il. Il revient aussi despote, aussi désireux de conquêtes, aussi fou enfin que jamais. Et après d’autres propos du même genre, il ajoute : Toute l'Europe va lui tomber ‘sur le corps ; il est impossible qu’il résiste ; avant quatre mois

son affaire sera faite. Je ne demande pas mieux