Poussière du passé : (notes et tableaux d'histoire)

PARIS PENDANT LA RÉVOLUTION 21

protester contre leurs crimes ; que pas une tentative ne fut faite pour essayer de les arrêter. L’échafaud à Paris et ailleurs, les mitraillades à Lyon, les noyades à Nantes poursuivirent leur œuvre de destruction, tandis que la Franceregardait défiler, impassible ou indifférente devant le spectacle du sang innocent versé à flots, le long cortège de ces inoubliables forfaits.

Voilà ce qu’établit avecune netteté saisissante le curieux ouvrage dont nous parlons. L'œuvre révolutionnaire n’y gagne rien, bien au contraire, car en présence de ces pages accusatrices, 1l devient singulièrement difficile d'établir que la Terreur peut se justifier par les périls que la France courait au dehors. Comment nier, en effet, que ces périls eussent été plus efficacement conjurés par l’union de tous les bons citoyens et qu’ils furent aggravés par les excès des terroristes? On peut done conclure de ces faits que, quelle que soit la cause apparente de ces grands courants anarchiques qui se forment parfois à travers les nations et les livrent aux plus horribles désastres, ils trouvent leur principale raison d’être dans la pusillanimité d’une partie des citoyens, lesquels,

défenseurs naturels de l’ordre, désertent le com-