Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3

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et prévoyans pouvaient désirer. Le due d’Yorck épronva sur sa route de petites disgrâces qui semblaient le présage du désastre qui attendait son armée. Il fut rencontré par de faibles corps francais qui erraient autour de Lille, et qui mirent en désordre son avant-garde; cependant, maître de la Flandre maritime, il put se présenter devant Dunkerque. Le 9 septembre, cette ville fut sommée de se rendre. Les républicains avaient usé de diligence. Tandis que les ennemis divisaient leurs forces, les Français, pressés par le danger , ne donnaient qu’une destination à l’armée affaiblie qui leur restait. Sans songer au prince de Cobourg et à toutes les incertitudes de’sa marche, c'était le duc d'Yorck qu'ils voulaient surprendre, accabler. Trente-trois mille combattans arrivèrent à marches forcées pour protéger Dunkerque. Le combat s’engagea dans les plaines de Hondschoot.La cavalerie, qui faisait la principale force de l’armée anglaise, ne put se déployer ayec avantage, fut arrêtée et culbutée dans des marais. Les soldats français mirentrarement plus d’impétuosité dans leur attaque que durant cette journée. La baïonnetie ouvrit les rangs des ennemis. Le duc d'Yorck eut besoin, pour se sauver , du dévouement de quelques compagnies. Il perdit une magnifique artilierie, sesmagasins, ses équipages. Les Anglais laissèrent quatre mille hommes sur le champ de bataille. Le siége de Dunkerque fut levé. è

C'était sous le général Houchard qu'avait été remportée cette importante victoire. On jugea qu'il avait montré peu d’habileté à l'obtenir, et une lenteur très-suspecte à en poursuivre les avantages. Le cri de l’armée s’éleva contre lui. Plusieurs soldats déclarèrent que rien n’était plus facile que de s'emparer du due d’Yorck et des débris de son armée. Le comité de salut public accueillit où propagea cette rumeur. Le vainqueur fut chargé de fers. Les dénonciateurs ne manquèrent pas à l’ingrat dénonciateur de Custines. Les juges du tribunal révolutionnaire prononcèrent sur toutes les opérations de la bataille : Houchard fut condamné. Devant le tribunal et près de l'échafaud , il ne montra qu’une seule impression, l’étonnement.

Il se trouva des généraux qui osèrent encore tenter la victoire. La voix des soldats avait déféré le principal honneur de la journée de Hondschoot au général Jourdan. L'armée du Nord lui fut confiée. Il marcha au secours de Maubeuge, assiégée par le prince de Cobourg ; le Quesnoy venait de se rendre au général Beaulieu. L'entreprise des Autrichiens sur Maubeuge leur offrait de grandes difficultés. Cette ville était soutenue par un camp retranché , qui était l'ouvrage récent et admiré de nos meilleurs ingénieurs. Une