Quatre commissaires du Conseil exécutif à Angers : (1794)

Loge

— Nous savons que non loin de vos murs, à Châteaubriant, un autre général résistait à l’élan fraternel et sublime de son armée entière qui demandait à grands cris de voler à votre secours et qui, si elle était arrivée, aurait exterminé jusqu’au dernier des brigands. —

nant son poste prenait la fuite par le cul-de-sac des Zéphirs, situé vis-à-vis le ci-devant grenier à sel. Ce fut aussi dans ce même instant que le général Danican, suivi de la cavalerie, fit une retraite précipitée et fuit à toute bride. Alors, la première compagnie du bataillon angevin, composée de braves républicains, qui eût été sans doute suivie par les autres compagnies si elles eussent été à portée, se leva en masse, et dix à douze d’entre eux (Évain, Letourneau, Chassebœuf, Lachèse-Lollivrel, Guillot, Godard, Morteau, Monsallier, Claveau, Camus, Lefebvre et autres) couchèrent en joue et le général Daniçan et la cavalerie, les arrêtèrent et forcèrent le général à rallier ses bataillons qui déjà étaient passés presqué à l’entier par le cul-de-sac. Un des cavaliers, s'adressant alors à la compagnie, leur dit : Camarades, n'y a-t-il pas une retraite ménagée pour les habitants, en cas qu’ils Succombeni ? Quoi! répliqua-t-on d’une voix unanime, &w parles de retraite ! Non, il n’y en a pas : la ville d'Angers ne sera prise que quand ül ne restera pas un seul Angepin pour la défendre. — On a appris depuis et on a su certainement que ‘deux bataillons du 29e régiment, ci-devant Dauphin, furent enlevés à huit heures du soir de la porte Cupif, et il ne fut laissé à ce poste important qu’un caporal et quatre hommes, et les.commandants qui conduisirent les bataillons à la porte Saint-Nicolas he prévinrent point les gardes nationales d'Angers, qui étaient placées à deux cents pas, dans la rue Boïisnet. Cette manœuvre pouvait perdre la ville, parce que la porte Cupif était l'endroit le plus faible, en sorte que si cinquante des assiégeants se fussent présentés à la porte, il leur eût été facile de l’escalader. Sur ces entrefaites, deux chefs de bataillons s’étant transportés à ladite porte, prirent des informations sur ce qui s’y était passé, sur la fuite du 29e régiment. Le caporal leur répondit qu’un des généraux avait donné des ordres Pour faire retirer ledit régiment, et il ignoraif où on l’avait placé. Sur-le-champ on fit avancer la garde nationale à la porte Cupif, où elle passa la nuit; et le 29e régiment ne revint que le lendemain à son poste. — La troupe qui a été enlevée de la porte Cupif, a été conduite aux flambeaux le long de la rue Boisnet et'jusque sur les ponts, de sorte que cette manœuvre ne‘pouvait manquer d’être vue de Saint-Serge, où l'ennemi était posté et pouvait lui servir de signal pour attaquer notre poste. (Note de Baudin.)