Rapport historique sur les progrès de l'histoire et de la littérature ancienne, depuis 1789 et sur leur état actuel, présenté à Sa Majesté l'Empereur et Roi, en son Conseil d'État, le 20 février 1808, par la classe d'histoire et de littérature ancienne de l'Institut
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à dédaigner et à rejeter sans ménagement lancien et le principal auteur qui non-seulement lui avoit servi d'appui, mais dont l'ouvrage l'avoit constituée presque toute entière. D’Anville semble ne parler de Ptolémée que pour lui reprocher les erreurs qu'il a commises : d’autres auteurs du même temps le traitent encore avec moins d'égards.
Telle étoit, dans le monde savant, la disposition des esprits, lorsque parut en 1789 la Géographie des Grecs analysée. |
Dans cetouvrage, et dans ceux qu'il a publiés depuis, M. Gossellin fait voir que les anciens ont eu une géographie astronomique aussi exacte que celle des modernes, mais qu'elle a été successivement altérée et défigurée par la fausse évaluation que Les géographes Grecs ont faite des grandes distances qui leur étoient transmises ; par les changemens qu'ils ont introduits dans la projection et la graduation de leurs cartes ; par les corrections qu'ils ont hasardées sur des mesures dont ils méconnoissoient ou confondoient les types primordiaux; par les préjugés de leur siècle, qui ne permettoient pas de croire que la terre füt habitable au-delà de certaines zones : par de doubles emplois de plusieurs itinéraires d'un même pays, qu'ils mettoient bout à bout