Rapport historique sur les progrès de l'histoire et de la littérature ancienne, depuis 1789 et sur leur état actuel, présenté à Sa Majesté l'Empereur et Roi, en son Conseil d'État, le 20 février 1808, par la classe d'histoire et de littérature ancienne de l'Institut

PHILOSOPHIE. 287

soit digne des bonnes lois; elle enseigne le respectà l’ordre établi, rappelle les hommes aux instructions de lexpérience, et repousse les innovations téméraires. Amie des idées religieuses, elle a reçu Fauguste mission d'annoncer l'Être des êtres à la raison de Fhomme, de servir d’interprète au témoignage unanime de la nature. Commerñt n'honoreroit-elle pas le culte qui développe cette auguste vérité, et qui ennoblit l'homme en lélevant à son auteur?

Si des esprits ambitieux s’autorisent de son nom pour accréditer dans la société des systèmes: arbitraires, elle les désavoue ; s'ils lempruntent pour introduire des doctrines funestes, elle les condamne. Si des hommes ignorans et aveugles calomnient ses honorables travaux, elle méprise leurs efforts, elle plaïnt leur égarement, ét elle dédaigne de leur répondre; car ils sont incapables de l'entendre, et elle est elle-même assez justifiée par le noble but qu’elle se propose.

En général, la philosophie ne peut aspirer à des découvertes aussi éclatantes et aussi rapides que celles qu’obtiennent quelquefois les sciences physiques. Son principal objet est d’éclaircir les doutes, de rectifier les erreurs, d'ordonner les idées, de perfectionner les méthodes; et les vérités qu’elle met au jour, tirées de notre propre