Rapport sur les Dommages de Guerre causés à la Serbie et au Monténégro présenté à la Commission des Réparations des Dommages

I. LES IMMEUBLES

A. — LA griculture.

La Serbie, pays éminemment agricole, a subi pendant la guerre et l'occupation, en plus de ses pertes en hommes, de grandes pertes au point de vue de sa production agricole.

Elle à notamment perdu presque la totalité de son bétail de trait et de reproduction, ainsi qu'une quantité considérable de matériel agricole, de sorte que ses agriculteurs se trouvent dans l'impossibilité de cultiver leurs terres et de remettre en état les cultures en grande partie détruites.

Il ne faut pas oublier que sur la totalité des habitants de la Serbie, 80 % s'occupent d'agriculture et d'élevage; qu'avant la guerre le bétail de trait constituait la principale force motrice pour la production agricole et que l’homme, à l’aide des ustensiles aratoires, était le principal facteur technique. Il est donc facile de comprendre combien durs sont les coups que la guerre a portés au peuple serbe dans sa vie physique et économique, pendant quatre années d’une lutte et d'une occupation sans merci.

De ce que nous venons de dire, il résulte que les conséquences de la guerre ne disparaîtront pas de si tôt; les dommages subis paralyseront pour de longues années la vie et le progrès de la population agricole, à moins qu'une réparation intégrale ne remette toutes choses en état et que l’on ne vienne sans retard en aide au cultivateur serbe en mettant de suite à sa disposition les moyens nécessaires à la reconstitution et à la reprise de la vie agricole.

Si donc on ne vient pas rapidement au secours de la Serbie en lui donnant une quantité suffisante de bétail et de matériel agricole, le paysan ne sera pas davantage à même d'exécuter les travaux agricoles d'automne et l’année 1920 sera encore plus mauvaise que les