Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

106 RÉCITS DES TEMPS RÉVOLUTIONNAIRES.

de nivôse vint créer pour lui un péril nouveau. Il fut accusé d'être complice de ce crime. Son nom figura parmi ceux des assassins que le gouvernement consulaire désignait à l’indignation publique. Il crut de son devoir de répondre à ce qu'il appelle « la plus absurde des calomnies ». Il rédigea et fit paraître un mémoire dans lequel il se défendait et défendait en même temps les princes et le gouvernement anglais d’avoir pris part « à la lâcheté criminelle » qu'on leur imputait. Mais c’est en vain que, dans ce mémoire, il déclare n'avoir jamais été l'agent de l'étranger; il ne convainquit personne.

Lorsqu'il affirmait n'être pour rien dans l’affaire de la machine infernale, il disait la vérité; la preuve en est dans les pièces judiciaires. Il ne la disait pas lorsqu'il déclarait n’avoir pas été l’agent de l'étranger ou, tout au moins, il témoignait d’une bien grande inconscience. C'est le malheur des hommes qui, à cette époque, conspirèrent pour les Bourbons, de s'être alliés aux pires ennemis de leur patrie, de n'avoir pas compris que les secours qu'ils recevaient étaient à la mesure des convoitises de ces ennemis qui espé-

raient trouver dans les divisions intestines,