Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

LA CONSTITUTION CIVILE DU CLERGÉ. 163

tème pratiqué dans la primitive Église ; on leur répondait que les premiers chrétiens l’ avaient alors librement choisi, et que l’ État ne le leur avait pas imposé. L’ État n'a pas le droit de légiférer sur ce qui touche à la discipine intérieure de l'Église, ajoutait-on, et, de ce chef, les catholiques ne doivent obéissance qu’au pape. Reconnaître les droits abusifs que s’attribuait le pouvoir civil, ce serait briser le lien qui unissait au successeur de saint Pierre le clergé de France, lequel avait toujours reconnu et entendait reconnaître en lui seul, le chef de l’Église universelle. Par conséquent, il était impossible d’obéir à cette Constitution schismatique.

Elle avait été votée le 12. juillet. Le pape, l’épiscopat, la presque totalité du clergé y répondirent par des protestations, dont l’ensemble, sous des formes diverses, ne représente pas moins de quatre-vingt-six volumes et qui revendiquaient pour le seul corps épiscopal en communion avec le Souverain Pontife, le droit de gouverner l'Église dont la juridiction spirituelle n’appartenait qu'à lui.

Sur ces entrefaites, l'évêque de Quimper mourut. Par application de la loi nouvelle, un curé breton