Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

466 RÉCITS DES TEMPS RÉVOLUTIONNAIRES.

évêque in partibus de Babylone. Sept sur quarante-cinq, telle fut la part de l’épiscopat dans la soumission à la loi qui consacrait la rupture de l'Église de France avec le Saint-Siège.

En revanche, que de nobles et fières déclarations de la part des évêques fidèles : « Je ne donne aucun regret à ma place, aucun regret à ma fortune, déclare Bonnac, évêque d'Agen; j'en donnerais à la perte de votre estime. » Et il refuse le serment. Saint-Aulaire, évêque de Poitiers, tient un langage analogue : « Accablé d'années et d’infirmités, je ne veux pas déshonorer ma vieillesse. » L'évêque de Senez écrira quelques jours plus tard : « Ma tête est aux hommes, mon âme n'est qu'à Dieu. » Hachette des Portes, évêque de Glandèves, lui fait écho : « Malheur à moi, si, accablé de travaux et d'années, j'imprimais une tache à ma vieillesse! » La Tour du Pin, archevêque d'Auch, répond : « Les temps ont pu changer, mais non les principes. » On ne saurait tout citer, car cent vingt évêques opposent à la loi une égale résistance.

La grande majorité du bas clergé, dans l’Assemblée et hors de l’Assemblée, suit cet exemple, et c’est une vérité que proclame Mirabeau lorsqu'il