Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

LA CONSTITUTION CIVILE DU CLERGÉ. 181

faute, preuve de sa faiblesse, et la peur qui s'est emparée de lui et dont la seconde est la conséquence. Il s’est donc laissé marier, mais avec toutes sortes de restrictions.

Cependant, il y a eu deux grossesses successives, l'une avant le mariage, l’autre après. On ne comprend pas bien sil reconnait en être l’auteur ou s’il le nie. Il a fini, du reste, par faire partir sa femme ; elle est morte depuis. Mort aussi l'un des enfants, celui qui était légitime. Il pourvoit de loin à l'entretien de l’autre. La sincérité de ses aveux et de son repentir, les périls qu'il a courus, le zèle avec lequel il a propagé l’enseignement religieux pendant les plus mauvais jours, constituent aux yeux du grand pénitencier des circonstances atténuantes, et, finalement, on le réhabilite. | |

Toutes ces confessions sont douloureuses. Elles témoignent d’atroces souffrances matérielles. Il est de ces infortunés qui ont connu le froid et la faim, vécu comme des vagabonds, «se nourrissant, dit l’un d’eux, de fèves crues et de racines », et pu croire souvent que leur dernière heure était arrivée. Aussi, l'Église est-elle indulgente pour leur faute, soit qu'elle considère qu'ils l’ont assez