Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

LE COMTE DE PROVENCE ET MADAME DE BALBI. 195

tuent un grand caractère et, en vérité, c'était souvent avec succès.

« Le comte d’'Hautefort, notre ami, servait encore à resserrer une intimité que les habitudes de la vie de Monsieur’ rendaient chaque jour plus nécessaire. Il n’y avait plus de mérite d’ailleurs à se trouver sans cesse chez Mme de Balbi. La mode s'était déclarée pour elle. Elle voyait la meilleure compagnie en hommes et en femmes, et sa maison, dont elle faisait les honneurs d’une manière noble et aisée, était devenue l’une des plus agréables de Paris. Ne voulant pas m'en tenir à lui rendre des soins dont elle pouvait se dispenser de me savoir gré, je l’accompagnai bientôt dans un voyage qu’elle fit en Angleterre. Enfin, cette liaison de nécessité, d'habitude et de société était telle alors qu'il n’a pas tenu à moi qu’elle n’en soit devenue une d'amitié sincère. »

Il résulte clairement des pages qu’on vient de lire qu'à l'époque à laquelle elles se rapportent, c'est surtout à Mme de Balbi que d'Avaray doit le vif intérêt que lui témoigne Monsieur. Mais,

1. « Ce prince, soit à Versailles, soit à Paris, passait la moitié de la journée chez Mme de Balbi. » (Annofation de d’Avaray sur son manuscrit.)