Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

LE COMTE DE PROVENCE ET MADAME DE BALBI. 197

Balbi, convaincu de la nécessité de se donner un compagnon vaillant et dévoué, il avait dù chercher dans son entourage un homme de cœur capable de l'aider dans ses préparatifs et de lui servir de défenseur et d'appui pendant sa route. Tout d'abord le nom de d'Avaray s'était présenté à son esprit. Puis, hésitant à s'adresser à un si jeune homme, répugnant à le séparer de ses parents qui continuaient à habiter Paris, à l'exposer aux dangers que lui-même allait courir, il avait fait, auprès d’un autre officier de sa maison, une tentative restée vaine, celui qui en était l’objet s'étant effrayé non des risques, mais de la responsabilité. Alors, il avait derechef songé à d’Avaray et, « n’osant lui en parler directement », chargé Mme de Balbi de s'assurer s’il y pouvait compter.

« Ma vie est à mon maitre! » s'était écrié d'Avaray.

Et, dès ce jour, il avait exclusivement travaillé à la délivrance de Monsieur, encouragé dans ses démarches par l’espoir d'y réussir et par « la sensibilité » avec laquelle, à toute heure, celui-ci lui demandait pardon d'avoir douté de son dévouement.

« Tous les préparatifs de son départ furent