Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

202 RÉCITS DES TEMPS RÉVOLUTIONNAIRES.

la plus flatteuse qu’un gentilhomme puisse recevoir. La noblesse, réunie sous la conduite de MM. les ducs d'Uzès, de Chabot et de Villequier, me donna le glorieux témoignage de passer chez moi en corps‘. Cet honneur infini, auquel j'ai répondu, autant qu’il a été en moi, par les marques de mon respect et de ma sensibilité, je le rapporte entièrement et uniquement à mon prince. »

Ce serait faire injure à la mémoire du futur Louis XVIIT que de le supposer capable de s’en tenir, pour exprimer sa reconnaissance, à ces manifestations platoniques. A l'heure où il commence à les prodiguer, il ne saurait prévoir encore qu'il régnera. Louis XVI est vivant: il a un héritier et peut espérer que, la Révolution terminée, cet enfant sera son successeur. Deux existences se dressent donc entre le trône et Monsieur. Il ne peut même se flatter d'exercer la régence qui, le cas échéant, appartiendrait à la Reine. Il en résulte que, pour récompenser le serviteur auquel il doit sa délivrance, il n’a que son amitié à lui offrir. Du moins, il y ajoutera une confiance sans limites.

« Et je n’en fus informé que le lendemain! Ce reproche, je

suis bien aise de le consigner ici. » (Annotalion autographe du Roi sur le manuscrit de d’Avaray.)