Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

LES ÉMIGRÉS ET LES GÉNÉRAUX DE NAPOLÉON. 267

sa déclaration en priant le général de ne pas revenir sur ce sujet.

« Je vois avec regret pour vous, reprit Clarke, que rien ne peut ébranler votre attachement aux Bourbons. Moi aussi, je leur suis attaché.

— Oh! général, vous me permettrez d’en douter. Personnellement, vous devriez l’être. Mais.

=— Je le suis, répéta Clarke. Mais je suis l’ami de l'Empereur dont j'admire le génie. La France était sous le joug révolutionnaire et nous ne voyions que lui qui püt la délivrer. A son retour d'Italie, nous le suppliâmes de prendre le gouvernement. Il fut sourd à nos prières. Ce n’est qu'en revenant d'Égypte qu'il y céda et s’empara du pouvoir, après avoir vainement cherché dans la maison de Bourbon un prince digne du trône. Mais aucun de cette famille ne s'en est montré digne, n’a fait preuve de courage. »

Cette réflexion malencontreuse blessa au vif celui à qui elle s’adressait.

« Vous abusez de la position dans laquelle je me trouve vis-à-vis de vous, monsieur le général, répondit-il en s’efforçant de se contenir. Dans toute autre, je discuterais autrement. Les princes dont vous parlez ont toujours été, comme leurs