Séance de rentrée des cours de la Faculté de théologie protestante de Paris, le samedi 7 novembre 1903
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en le perdant. Nous ne nous habituons pas à son absence. Ce n’est pas seulement le grand théologien que nous pleurons, c’est celui qui était notre ami, noti> guide, notre plus précieux appui. Que la volonté de Dieu soit faite!
CnErs Erupianrs,
Auguste Sabatier, dans $ôn dernier rapport en novembre 1900, donc quelques mois seulement avant sa mort, prononçait ces paroles, hélas ! trop prophétiques : Les fondateurs de cette école disparaissent rapidement les uns après les autres. Les ombres du soir descendent sur notre sentier. Il faut raffermir notre courage pour un nouvel effort et pour la dernière étape. Et il terminait en vous citant ce vers d'un beau cantique :
Travaillons, le loisir n'appartient qu'aux ingrats.
Ces paroles me rappellent celles du Christ : 77 faut, pendant qu'il est jour, que j'accomplisse les œuvres de Celui qui ma envoyé. La nuit vient où personne ne peut travailler (Jean, ch. 9, v. 4.). La nuit, ici, représente la mort; le jour et le travail représentent la vie, et je me demande, chers étudiants, si vous méritez qu’on prononce sur vous ces belles paroles, et si vos années d'études sont vraiment des années de travail et de vie.
J'ai dit que tout se passait de façon normale et régulière. L'assiduité aux cours a été bonne; les notes d'examen ont été suffisamment élevées; les travaux exigés ont été régulièrement accomplis. Est-ce tout? non. Je suis assurément fort heureux de constater ces excellents résultats; mais nous voudrions, et c'est une lacune que mes prédécesseurs ne se sont pas lassés de signaler, nous voudrions vous voir plus de curiosité intellectuelle et constater chez vous plus de goût pour la théologie et plus d’intérêt pour les recherches et les études personnelles.
Quelques-uns de vous (je le crains) sont tentés de se dire : « Je suis appelé à avoir plus tard une activité essentiellement pratique, et j’en saurai toujours assez pour être un bon pasteur. » Ceux qui raisonnent ainsi sont parfois animés d’une vraie piété; il en est qui ont une sérieuse vocation pastorale et un profond amour des âmes; mais ils pensent que la critique et l’exégèse ne sont nécessaires que parce qu'elles sont marquées au programme. « Nous serons consciencieux, se disent-ils, nous travaillerons; mais,