Trois amies de Chateaubriand
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14 : TROIS AMIES DE CHATEAUBRIAND
de l'esthétique sont, comme on dit, affaire de goût : et ils permettent qu’on hésite entre diverses formes d'élégance. Et puis, les circonstances de la vie ont leur ruo desse; ellés présentent à l'artiste une matière qu’il ne manie pas facilement, une matière mal commode, rébarbative et qui n’est point à sa disposition comme la glaise entre les doigts du sculpteur. HN # De sorte que l'artiste de lui-même connaît l'incertitude, l'erreur et, plus souvent qu’il ne le vou-
drait, l'impossibilité de vaincre les conditions que lui imposent les hasards.
Ce n’est pas tout encore : mais il a ses faiblesses. Le sculpteur domptera le marbre plus aisément que cet artiste dont je parle ne sera le maître de ses velléités ardentes ou langoureuses.
Chateaubriand sut tout cela de très bonne heure, et pour l'avoir éprouvé à son dam. C’est pour cela qu’il résolut de mener à la fois la double tâche d’une vie aussi’ belle que possible et d’une impeccable image de sa vie, l’image corrigeant le modèle, Cette image, c’est tout l’ensemble harmonieux de ses écrits; et ses écrits seraient épars, s'ils ne se rejoignaient et s'ils n'étaient assemblés dans l'unité industrieuse des Mémoires d’outre-tombe.
Comme il annonçait, dès 1803, qu’il éviterait le cynisme d’une absolue sincérité, n’allons pas nous contenter de l’image. Pour bien connaître cette œuvre d'art, nous devons analyser le travail de l’artiste { il nous apparaîtra clairement si nous décou-