Trois amies de Chateaubriand

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28 TROIS AMIES DE CIHATEAUBRIAND

Lorsque se joindront les deux destinées de François-René .de Chateaubriand et de Pauline de Beaumont, elles auront subi de semblables erreurs; elles se seront, toutes deux, engagées et puis dégagées avec une sorte de désinvolture étrange, comme si, en dépit des incertitudes, une pareille volonté les menait l’une à l’autre.

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En 1787, M. de Montmorin, qui avait été ambassadeur à Madrid et puis commandant pour le roi en Bretagne, fut, par Louis XVI, nommé ministre et secrétaire d'état aux affaires étrangères. Il succédait à Vergennes. Il était petit et laid, mais distingué, habile à combiner son existence, à connaître et à déjouer les intrigues. Ses ennemis travaillaient contre lui assidûment; et la reine ne l'aimait point. Mais il avait pour lui la protection. de Mesdames tantes et la véritable amitié du roi. C'était un homme intelligent et honnète, très laborieux et d’un complet dévouement à sa cause. Il ne manqua,en somme, que de génie, au milieu de conjonctures où les plus fins talents d’un politique avisé n’allaient pas suffire. Il avait des vertus et de l'adresse; ses vertus ont, plus d’une fois, gêné son adresse et, sans adresse, ii aurait pu être un héros.

En 1787, on ne prévoit pas encore toutes les ca tastrophes; et la vie est belle chez le ministre du roi Mme de Beaumont reçut bientôt le titre de dame

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