Trois amies de Chateaubriand

PAULINE DE BEAUMONT x

Diable! Or, Charles de Constant n’est pas mauvaise langue. Il raconte ce qu’il a vu, appris. Ce Genevois est un peu choqué de ce que lui montre la société parisienne : ce qu'il entend par une « vraie Française » de ce temps-là, on le devine; la phrase a quelque chose de gaillard et de vif. En somme, il est probable qu’on parlait, alors, légèrement de la petite Mme de Beaumont; il est possible que ce soit un peu sa faute,

Il faut, vaille que vaille, s’y résigner. Cette exquise femme n’en est pas une moins touchante héroïne, pour avoir plus humainement, si l’on peut dire, traversé les jours tumultueux du xvrn£ siècle finissant. Cette génération avait subi, de la part du destin, les épreuves les plus démoralisantes; elle apprenait à vivre dans la perpétuelle menace des catastrophes, elle croyait sentir que tout s’anéantissait, tout, excepté le rapide plaisir et le goût de la volupté amusante : elle fut extrêmement folle, avec une sorte de désespoir quasi-délicieux.

Et admettons que Pauline de Beaumont aït pris sa part aventureuse de tout cela. Du reste, la gaieté licencieuse qui s’exalta au lendemain de la Terreur est comme un surprenant sourire qui soudain se serait épanoui sur le visage de la mort.

* * + La société qui, aux approches de la Révolution, se

réunissait dans la maison du ministre de Louis XVI ! 4.