Trois amies de Chateaubriand
PAULINE DE BEAUMONT 45
qu’une fine invention de théoriciens et une excuse pour les principaux criminels de l’histoire. Secondement, s'ils avaient succombé à la lutte, ils ajoutaient à leur trépas un autre honneur que celui d’une mort dédaigneuse, élégante et inutile; et ils n’accoutumaient pas l’ennemi de l’intérieur à une trop facile victoire. Îl fallait être moins intelligent, peut-être, mais plus entêté; 1l fallait rester à son poste, je veux dire dans ses idées, avec un acharnement plus dog-. matique; il fallait tout refuser : il ne fallait pas se laisser divertir à ce chant de sirène qu'ont, en divers tomps, les nouveautés des rêveurs. Et, aujourd’hui, cette leçon est bonne. "
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Dans la maison de l’intelligent et faible ministre Montmorin, aux fêtes jolies succédèrent bientôt les inquiétudes et les désastres.
L'Assemblée, avec qui on avait d’abord cru qu’on pourrait vivre, ne tarda guère à devenir gênanée. Les ministres, un soir, jJugèrent opportun de la transférer à vingt lieues de Paris, à Soissons ou à Compièone. Ils résolurent d’aller trouver le roi tout de suite, à ce propos. Montmorin ne rentra chez lui que passé minuit, et consterné. Le roi, qui avait chassé, ne dissimula point sa fatigue. Même, 1l s’endormit. En s’éveillant, il dit, comme évasivement : « Non »; et 1l se retira. Il recourait volon-
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tiers à ce stratagème, de feimdre le sommeil, s’il