Trois amies de Chateaubriand

PAULINE DE BEAUMONT 85

à l'hôtel d’Étampes? Oui; elle y faisait de saintes apparitions... « Songez, je vous en prie, à ce château d'Ienri IV, cela peut me consoler. Demain, je serai à onze heures chez vous. Il n’y a rien de nouveau pour le départ... » Puis, avec un peu d’amertume : « Mille joies et plaisirs... »

« Demain, je serai à onze heures chez vous... » Seulement, il reçoit l'ordre de passer chez M. de Talleyrand. Il enrage, il est malheureux.

Et puis, un autre jour, le lendemain peut-être, il reçoit l’ordre d’aller à Saint-Cloud. Il do:t renoncer au bonheur de déjeuner chez Mme de Custine, Il ajoute : « Une chose cependant me donne bien de la joie, l'époque de notre départ semble devenir chaque jour plus incertaine. » Il est un peu jaloux d’un M. B. M. Bardoux croit qu'il s’agit d’un M. Berstæcher, le précepteur d’Astolphe de Custine.…. « Aimez-moi au moins comme M. B...»

Et puis, le départ approche. René est inquiet, nerveux, il attend une lettre du « terrible cardinal ».…. Il est de mauvaise humeur; il le sait. Il est de lhumeur du chien Trim : il a envie de mordre tout le monde. Il ajoute : « Je ne pourrais être consolé que par la visite de Mademoiselle de Saint-Léon… » Cette demoiselle portait à Chateaubriand les lettres de Mme de Custine.

Telle est la première série de la correspondance amoureuse qu'échangèrent Delphine et René. Elle démontre à merveille que Pauline de Beaumont n'avait pas tort de souffrir.