Un collaborateur de Mirabeau : documents inédits

0e

L'étude de sa carrière si noblement remplie nous l’a fait aimer, et nous ne pouvons mieux terminer cette notice qu'en reproduisant le portrait que faisait de lui le frère de son ami Chauvet, en 1793 : « Nous avons eu à la fin de l'année dernière un Helvétien duquel je n’aurais jamais voulu me séparer. Il n’a jamais émis son opinion sur quel sujet que ce fût, qu'il ne me semblât que c'était ce que j'aurais pensé. Il possède une universalité de connaissances rare; sa manière de discuter est telle qu’en le réfutant, il ne blesse jamais l’'amour-propre de son adversaire et qu'il en est applaudi en détruisant son opinion. J’aimais singulièrement l’entendre parler avec chaleur, mais sans passion, ce qui lui donnait au plus haut degré le talent de la persuasion. Enfin il est, de tous les hommes que j'ai connus, celui avec lequel j'aimerais le

mieux vivre. »