Un exemple à suivre : la Prusse après Iéna : 1806-1871

90 LA PRUSSE APRÈS IÉNA,

peuples feront des feux de joie des gargousses et des caissons. Malgré le développement des intérêts matériels, malgré les chemins de fer, malgré le télégraphe, malgré tous les éléments nouveaux de civilisation, le sang coule encore sur les champs de bataille ; bien plus les inventions de l’industrie humaine ne servent qu'à rendre la guerre plus rapide et plus meurtrière. Quand ce fléau aura-t-il disparu ? — Quand les hommes rougiront de leur folie, quand ils constitueront des tribunaux d'arbitrage international pour trancher les litiges : — Voilà ce que répondent les philanthropes, et de temps en temps en effet nous les voyons inviter les gouvernements à entreprendre cette belle œuvre. Nous assistons à des congrès où se lisent en faveur de la paix d’éloquents discours. Mais les puissances ne cessent pas leurs armements : l’Europe est un arsenal el c’est encore le Dieu des armées qui a le dernier mot. La guerre est done un fléau qu’on peut maudire, mais qu’il faut prévoir. Une saine philosophie conseille de prendre les choses comme elles sont et de se résigner aux nécessités de la vie.

On pourrait peut être compter sur des temps meilleurs si tous les pays ressemblaient à la France, si partout régnait comme chez nous le désir sincère de la paix. Mais il ya en Europe un pays dont la guerre est, selon l’expression de Mirabeau, « l’industrie natio-