Un missionaire de 93 : Marc-Antoine Baudot : son róle politique, ses missions, ses mémoires ou notes historiques

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Les mesures prises par la Convention, d’un côté, et de l’autre, les menées réactionnaires, lui firent craindre la proscription, et le disposèrent à la révolte. À ces causes d’effervescence vinrent s’en ajouter d’autres : la disette, la crise occasionnée par la suppression du maximum, qui fit monter à un taux exhorbitant le prix des denrées, -la dépréciation des assignats, tombés à une valeur réelle quinze fois inférieure à leur valeur nominale, et que l’on recevait même difficilement pour cette valeur ainsi réduite. Le Comité des subsistances, nommé par la Convention, et présidé par Boissy-d’Anglas, avait peine à approvisionner Paris, il fallait attendre des demi-journées entières à la porte des boulangers, la livre de mauvais pain délivrée à chaque habitant. Le peuple, ainsi plongé dans la détresse, comparait, en frémissant de colère, cette époque de dénüment à celle, peu éloignée encore, où sous l’ancien Comité de Salut publie, il avait du pain et le pouvoir. Il avait surnommé Boissy-d’Anglas, Boissy-Famine.

Ce fut, dans ces circonstances, au moment où l'exaspération populaire allait croissant, que la Convention décréta d’arrestalion Billaud-Varennes, Collot d'Herbois, Barère et Vadier. Aussitôt leurs partisans coururent aux armes pour empêcher leur jugement : le 1 germinal, les sections extérieures des deux faubourgs Saint-Antoine et Saint-Marceau, marchèrent sur la Convention, mais furent dispersées par la troupe dorée, à laquelle s'étaient jointes plusieurs des sections intérieures. Le procès des accusés