Un missionaire de 93 : Marc-Antoine Baudot : son róle politique, ses missions, ses mémoires ou notes historiques

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politiques ? Il était, lui aussi, victime de la réaction : l'ardeur et la pureté de ses convictions républicaines, l'énergie qu’il n'avait cessé de déployer au cours de ses missions, le désignaient nettement aux coups de ceux qui jugeaient que la mort de Romme, de Soubrany et des autres victimes, n’était pas suffisante pour assurer la tranquillité aux hommes néfastes dont le travail criminel allait hâter l’heure de la dictature militaire. Dénoncé avec ses autres collègues, les commissaires montagnards, par les royalistes, il fut, dans la séance du 13 prairial, accusé avec son collègue Lacoste, d’avoir, lorsqu'ils étaient en mission dans le Bas-Rhin, incarcéré sans motifs les meilleurs citoyens, attenté à la propriété par des taxes révolutionnaires, institué une commission militaire qui jugeait sans formes el sans preuves, d’avoir exercé un pouvoir dictatorial à l'égard de Faure, leur collègue en mission, en défendant aux Autorités constituées de lui obéir, et en le menaçant de le faire arrêter.

Baudot n’assistait pas à la séance où furent portées et discutées ces accusations ; Lacoste, qui était présent, juslifia à la fois la conduite de son collègue et la sienne. Il présenta là défense commune avec une fermeté et une loyauté qui auraient dû produire sur la Convention une impression favorable ; mais l’Assemblée était désormais dans la main des modérés unis aux royalistes, et ne croyait pas que justice fût due aux Montagnards. Le rapporteur, Durand-Maillane, l’un des chefs de la Plaine, était