Un missionaire de 93 : Marc-Antoine Baudot : son róle politique, ses missions, ses mémoires ou notes historiques

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dans un isolement complet, il n’avait d’autres rapports que ceux de sa famille. Berlier affectait l'in« différence sur les titres, et, comme il avait beau« coup de simplicité dans sa vie domestique, il pas« sait son temps sans être trop exposé aux épi« grammes ; du reste, il fréquentait les autres Ma« gnats sans vivre habituellement avec eux. Merlin « était le centre de ce qui restait de titres en décon« fiture. Le nombre en était si petit, qu’à peine pou« vait-on jouer le soir au triste casino. Gauthier (de « l'Ain), idiot, sénile, et Mailhe, qui transformait la « conversation de Merlin en consultation écrite, qu'il € faisait payer fort cher, étaient les seuls qui avaient « subi les exigences du féodalisme impérial, en com« munauté avec le vieux prêtre morose.

€ Il est fort douteux que l'on soit plus pauvre de « société en Sibérie. » (4)

Au premier rang de ces renégats auxquels l'exil n'avait rien enlevé de leur morgue, Cambacérès se distinguait par ses ridicules prétentions à vouloir maintenir autour de sa personne un cérémonial qui rappelait celui de la cour des Tuileries, et le rendait l'objet des railleries de ses compagnons d’exil. Aussi Baudot ne l’épargne-t-il pas ; c’est avec une verve impitoyable qu’il nous raconte les façons cavalières qu'affectait à l'égard de ses anciens collègues, l’exprince archi-chancelier, et les mésaventures bien méritées qu’elles lui attiraient fréquemment. « Le 0e 2 (4) Baudot. — Notes historiques, p. 18.

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