Un missionaire de 93 : Marc-Antoine Baudot : son róle politique, ses missions, ses mémoires ou notes historiques
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« Le croiriez-vous, représentants ? la colonne infer« nale a marché quarante-trois heures sur quarante« huit, pour arriver à temps à sa destination qu’elle « aurait atteinte, sans les maladresses des guides et « le mauvais temps.
« La colonne, partie de Tardet, après quatre jours « de marche dans des montagnes presque inaccessi« bles, n'ayant eu, pour toute subsistance, que trois « biscuits, ne s’est pas plainte, et s’est contentée de « crier Vive la République ! lorsque, arrivée à Orbey« cette, je n’ai pu lui faire donner du pain qu'elle « était venue me demander : l'ennemi avait brülé ses « fours. On a distribué de la farine pour en faire de « la bouillie. Elle a oublié, dans ce repas frugal, ses « peines et ses fatigues, et n’a plus songé qu'au « triomphe de la République. Notre perte s'élève, au « plus, à cinquante hommes hors de combat. »
La Convention décréta que l’armée des PyrénéesOccidentales ne cessait de bien mériter de la Patrie. (1)
Nous avons tenu à relater les principaux passages de la lettre de Moncey, parce que nous y trouvons une preuve de plus de l'estime en laquelle les généraux tenaient les soldats, et de l'amour que ceux-ci ressentaient pour la République, inséparable pour eux de l’idée de Patrie. Il serait à souhaiter que notre temps, trop préoccupé d'intérêts matériels, se donnât la peine de méditer sur les exemples de désinté-
(1) Monit. univ. an IN, ne 41, p. 182,