Une mission en Vendée, 1793

NOTE PRÉLIMINAIRE. VIL

La difficulté la plus grande est peut-être de présenter au public les idées nouvelles, de lui expliquer la situation de la France en Europe; de lui montrer la nécessité d’une solidarité nationale; de lui faire, pour ainsi dire, toucher du doigt les changements survenus depuis 1789; les progrès accomplis; le Bien qui résultera de l’écroulement de la monarchie. Mais comment parler à la foule de choses qu’elle ne comprend pas encore, dans une langue qu’elle n’a jamais comprise? Aussi, cherche-t-on, par tous les moyens possibles, à l’éclairer et à l’instruire. C’est dans ce but qu’on institue des fêtes et des cérémonies publiques. Ces longs cortèges, où dans un pêle-mèêle égalitaire se coudoient des hommes de tout rang et de tout âge, des femmes, des jeunes filles et des enfants; ces plantations d’arbres de la liberté ; ces bûüchers où l'on brûle les insignes de la royauté, des titres de noblesse, des parchemins, des croix de Saint-Louis; ces figures symboliques de la patrie et de la Fraternité dominant la tribune; la tribune elle-même, plantée au milieu des fleurs sur la grande place des villages; les serments qu’on fait prêter aux vierges de n’épouser que des soldats de la République, tous ces spectacles inaccoutumés, tous ces épisodes si nouveaux et si inattendus rendent visibles et palpables, pour des esprits simples, l’œuvre de la Révolution. Ils la résument en la glorifiant. Et il n’est pas de meilleure lecon ni de plus utile propagande.

Dans les villes, là où le français est parlé et compris, on prononce quotidiennement, soit dans les sociétés populaires, soit dans la rue, de longs discours apologétiques où l’on retrace le rôle de la Montagne; où l’on rappelle, dans ses grandes lignes, l’histoire des dernières années. On montre l’idée républicaine faisant le tour de l’Europe à la suite de nos troupes ; on prédit la chute de Pitt, et la conversion de l'Angleterre aux principes révolutionnaires. Les convictions étaient alors si ardentes, que même les plus i plus sages ne pouvaient imaginer que les p dples' réfasèraiqn la liberté. On rappelle aussi nos victoir, fr; da pY lon, les faits d’armes de nos généraux du fe à