Une mission en Vendée, 1793

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UNE MISSION EN VENDÉE, 1793. 13

les moyens de défense nécessaires pour leurs côtes, tous les moyens répressifs contre les ennemis, tant de l’intérieur que de l’extérieur ; qu’elles s'occuperont de répandre les bons principes, de multiplier les sociétés populaires, d'électriser et d'éclairer le peuple.

« Déclarent que, bien certaines d'en imposer, par la réunion et la constance de leurs efforts, à tous les aristocrates, qui sont aussi lâches que méchants; fières de concourir au maintien de la république une et indivisible et de mériter l'amour, et la reconnaissance de tous les bons Français; investies d'un ferme courage, d'une noble confiance et d'un généreux espoir de vaincre tous les ennemis de la ville et du port du Havre.

« Elles ont juré de sauver la patrie : la Convention et la France sont dépositaires de leurs serments. »

Je recois dans le jour deux députations des deux s0ciétés populaires d'Ingouville et du Havre, qui me communiquent de nouveaux renseignements, sur l’état de leur ville et de leurs côtes, sur les mesures à prendre, sur la conduite et le degré de suspicion ou de confiance des principaux fonctionnaires publics; je recueille avec soin le résultat de l’opinion des patriotes, pour obtenir de la Convention ou des députés en mission ce qu'ils demandent à juste titre. Je vais le soir successivement dans les deux sociétés où je vois de bons sans-culottes qui ont perdu plusieurs pratiques de gros messieurs, de riches aristocrates, parce que les aristocrates et les messieurs ne voulaient point d'un boucher, d’un épicier, d’un cordonnier clubiste ; mais tous ces braves gens ont mieux aimé perdre leurs pratiques que leur titre honorable de membre du club. et ils ont conservé avec leur pauvreté leur indépendance et leur républicanisme. Je leur parle de la nécessité du ralliement entre les patriotes, du besoin de multiplier les sociétés populaires