Une mission en Vendée, 1793

UNE MISSION EN VENDÉE, 1798. 29

… jaisie, ne sont encore qu'au nombre de dix. Je parle de

- cet objet en public, à la Société populaire, et je lui fais délibérer qu’elle enverra, dès après-demain dimanche, dés commissaires à Paramey, pour y fonder une bonne société de sans-culottes, bien nombreuse, bien puissante par sa masse populaire, et le petit noyau aristocratique sera bientôt dissous, sans qu'il ait pu même avoir le plaisir de causer aucun trouble. J'invite les patriotes de Saint-Malo à se joindre à ceux de SaintServant et se porter en foule à la fête civique de l’installation du nouveau club pour lui donner d'avance la force de l'opinion et l'estime du peuple. — Le commissaire de surveillance m'expose qu'il serait très urgent d'intercepter la correspondance des hommes arrêtés comme suspects et qu'il n'ose néanmoins prendre sur lui de décacheter leurs lettres, sans y avoir été formellement autorisé par le Comité de Salut public de la Convention. Je lui propose et lui fais arrêter qu’en attendant celte autorisation, pour ne point usurper un droit qui ne lui est point attribué, pour ne pas violer le secret des lettres, pour ne pas laisser une liberté dangereuse aux correspondances secrètes, il y aura un commissaire du courrier à l'ouverture des paquets pour empêcher la remise des lettres aux hommes suspects, dresser procèsverbal du nombre de ces lettres, et en attendant qu'on puisse les décacheter, les laisser intactes entre les mains du directeur de la poste qui en demeurera responsable. Le 6 Octobre.

Je vois à Rennes les députés Carrier et Pochotte qui m'apprennent que l'esprit public commence à se relever un peu dans cette ville ci-devant parlementaire. Les hommes suspects y sont arrêtés, les corps constitués et

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