Une mission en Vendée, 1793

UNE MISSION EN VENDÉE, 1193. 39

J'écris aux députés qui sont à Brest la lettre suivante, qui contient le récit exact et détaillé de l'emploi de ma journée :

« Tout va le mieux du monde; la municipalité n'existe plus, et le peuple ne fait entendre que les cris de Vive la Montagne. Je n'arrivai ici que hier matin, n'ayant pu trouver de chevaux à Châteaulin où il m'avait fallu coucher, À mon arrivée, on tira le canon, on sonna la cloche, on me croyait député. La municipalité vint me voir et m'en donna le titre. « Je ne suis point député, «lui dis-je, mais envoyé du Comité de Salut public.Quant «à votre conduite que vous désirez me faire connaitre, «je dois la connaître en effet: nousen parlerons ce soir «dans une assemblée du peuple que j'ai convoquée et à « laquelle jevous invite à vous rendre,» J'ai reçu la visite des autres autorités constituées et-des corps militaires ; j'ai vu les braves canonniers, tous montagnards, et la ville a retenti de cris patriotiques. On voyait l’espoir peint sur les visages des bons citoyens et laterreur sur le front de l'aristocratie. Guermeur et moi avons réuni un comité de quelques républicains sûrs qui nous ont tracé la conduite de la municipalité, donné tous les détails des faits, et adressé la demande formelle et par écrit de la destitution des municipaux, en nous indiquant ceux qui pourraient les remplacer et ceux dont il était bon de former un comité de surveillance. Après ce travail préparatoire, qui nous a tenu tout le jour, nous avons été à l'assemblée, qui était nombreuse. J'ai parlé de la crise fédéraliste, des infâmes projets de la faction qu'a déjoués la Sainte Montagne et les cris de Vive [a Montagne el la République indivisible ont été unanimes.

« Un objetimportant réclamé par la justice et l'humanité serait de faire décréter promptement par la Convention nationale que les enfants des personnes mises