Une mission en Vendée, 1793

46 UNE MISSION EN VENDÉE, 1793.

pour répondre au vœu de ses concitoyens et que nul sacrifice ne pourrait lui coûter. Jullien alors a fait la proposition que le peuple s’élevant à la hauteur des vertus qui lui appartiennent et que la révolution a développées, imitant les républicains généreux qui labouraient les champs de ceux dont la main abandonnait la charrue pour tenir les rênes du gouvernement, entretint lui-même celui qui devrait le suppléer dans les affaires domestiques. L'Assemblée arrête à l’unanimité qu'elle se charge de faire labourer à ses frais les champs du citoyen Darcillon, et plusieurs dons patriotiques sont offerts pour remplir cet impôt honorable et volontaire. — Les opérations du renouvellement des corps constitués étant terminées, le citoyen Jullien annonce qu'il s’agit de réorganiser la Société populaire, et il propose le moyen suivant, que l'Assemblée consacre par un arrêté : Demain le peuple se réunira pour signer les procès-verbaux des deux séances précédentes. Quand toutes les signatures seront apposées, un citoyen en fera lecture, et chacune subira l'épreuve de l’opinion publique. Celles qui exciteront le plus léger murmure des patriotes seront marquées d’une croix, signe de réprobation. Les autres seront conservées intactes et indiqueront les membres de la Société populaire, qui sera ainsi entièrement épurée, toute composée du peuple, et formée par le peuple. — La séance se ferme aux cris de Vive la Montagne et la République ! etle peuple chante l'hymne marseillaise. »

— Suit l'arrêté : « Marc Antoine Jullien, agent du Comité de Salut public de la Convention nationale, chargé de pouvoirs par les représentants du peuple près les côtes de Brest et de Lorient et de l'armée navale de la République, — après avoir convoqué le peuple de Quimper et pris son vœu, destitue le directoire et conseil