Une mission en Vendée, 1793

UNE MISSION EN VENDÉE, 1793. 51

d'en rejeter la faute sur les administrés. Il prétend que sur quatre cent soixante mille hommes dans le département du Morbihan il y a tout au plus trente mille patriotes, et que, dans la ville de Vannes, sur trente mille habitants il y en a tout au plus trois cents de bons. Je m'élève avec force contre cette calomnie absurde et autres pareilles avancées publiquement avec une atroce impudence par ce président contre-révoluüionnaire. Je montre que la masse du peuple ne peut vouloir que le bien, puisque le bien est son intérêt et que l’égarement seul peut la conduire au mal. Je fais établir par la Société une commission de patriotes, destinée à traduire en bas-breton les lois, les bulletins et les écrits utiles, pour les répandre dans les campagnes, où ils devront aussi former des clubs, éclairer le peuple. Son défaut de patriotisme ne peut venir que deson ignorance ; une fois instruit, il chérira la Révolution et la patrie. — J’invite la Société à charger son comité de surveillance de faire demain sans plus tarder un rapport sur la conduite de l'administration du département et de la municipalité. Je retrace les projets hideux des fédéralistes et développe la nécessité que le peuple se montre sévère etinflexible envers ceux qui l'ont égaré ou trahi.

Le 20 Octobre.

Je vois ce matin les patriotes Raoul, commissairenational, et Hector Barère, je prends d'eux divers renseignements qui achèvent de me convaincre que le vaisseau l’Awrion, arrivé de Toulon et renvoyé par les Anglais est un présent non moins perfide que celuiqu'ils nous ont fait de deux vaisseaux arrivés dans la rade de

Brest. Ils apportaient des proclamations de l'amiral Hood, pour corrompre l'esprit publie dans nos ports et