Une mission en Vendée, 1793

56 UNE MISSION EN VENDÉE, 1793.

dats de la garde nationale, et ils auront un drapeau avec cette inscription : l'Zspoir de la patrie; le tout conformément aux décrets de la Convention nationale.

Je me trouvais à Brest avec deux de mes collègues, occupé du soin de notre escadre, quand tout à coup on nous apprend que les rebelles de la Vendée, après avoir passé la Loire, se répandent dans la ci-devant Bretagne, et que Vannes est menacé. Nous ne songeons qu’à nous porter là où le péril est le plus imminent; mais la flotte et la frontière réclament encore notre présence : mes deux collègues restent, et je brigue l'honneur de voler au milieu des troupes républicaines combattre les ennemis de la liberté.

Extraits du rapport des opérations faites à Vannes par Prieur de la Marne, représentant du peuple avec MarcAntoine Jullien, commissaire du Comité de Salut public de la Convention nationale.

J'arrive, après avoir réveillé sur ma route, à Landerneau, Léon, Châteaulin, Quimper, Quimperlay, Hennebont, le zèle des soldats citoyens; et des cohortes nombreuses, levées à la voix de la patrie, doivent suivre mes traces. La crainte et l'éloignement avaient grossi les faits; je m'attendais à trouver tout en feu, je trouve tout tranquille. Je croyais n'avoir que des ennemis à combattre, je ne vois que des amis et des frères à embrasser. Je ne veux pas néanmoins que mon arrivée dans le pays soit inutile pour le peuple, et je regarde autour de moi ce qu’il importede faire pour lui.

Le soir nous nous rendons à la Société populaire, le citoyen Jullien et moi. Le peuple ne s'offre point à nous. Quelques bourgeois admis à raison de six francs par mois, réunis aux membres des autorités consti-