Une mission en Vendée, 1793

64 UNE MISSION EN VENDÉE, 1793.

ami, craignant de vous distraire; je n’en travaille pas avec moins de zèle, et j’enverrai au Comité des détails sur ma conduite. J'attends sa réponse à l'égard des mesures que je lui ai proposées. Il en est une sur laquelle j'insisterai, l'envoi dans ce département d’une section de l’armée révolutionnaire, deux cents hommes seulement, pour purger les campagnes, et chasser les réfractaires et les nobles. Si vous faisiez cela tout de suite, cela irait bien, et le reste de la Vendée, qui semble menacer Rennes, ne serait nullement à craindre. »

Suite du 13e jour, 14e, 15e, 16e, 7e, 18e, 19e et 206 jour du 2€ mois.

J'écris de Pontivy, le dimanche 20° du 2° mois, à Prieur de la Marne, à Lorient :

« J'ai couru toute la nuit et je suis arrivé ce matin à six heures à Pontivy, où j'ai vu le district, la municipalité, notre ami Guermeur, et pris tous les renseigne ments relatifs à la marche de nos ennemis et à celle de nos troupes. Une lettre de Guermeur à laquelle était Joint un arrêté du district te fera connaître à cet égard tout ce qui m'a été communiqué. Il importe beaucoup d'empêcher aux brigands l'entrée du Morbihan, parce que les campagnes fanatisées grossiraient leurs forces et leur offriraient de puissants secours. Sous ce premier point de vue, la présence d'un député à Pontivy ou à Vannes et son séjour dans l’une de ces villes pendant le moment du danger est indispensable pour contenir le département et en garantir l'entrée. D'un autre côté, Saint-Malo est le but où tendent les rebelles, et s'ils étaient une fois maîtres de ce port, pouvant recevoir des secours par mer, et communiquer avec les ennemis de Jersey et Guernesey, ils pourraient étendre au loin