Une mission en Vendée, 1793

UNE MISSION EN VENDÉE, 1193. 83

canons, les fusils et les hommes. J'aimerais mieux t’envoyer les souliers à Dol qu’à Dinan. Nos camarades les prendraient en route. Qu’en dis-tu ? Je puis encore avoir réponse demain grand matin. Je t'embrasse. »

25 Brumaire.

J'écris au comité militaire :

« Je vous requiers, citoyens, de préparer sans délai le départ pour Granville d’une compagnie de canonniers républicains, braves et bien exercés. Voici ce qu'écrit le député Carpentier, et en vous transmettant sa lettre, je vous indique ce que vous devez faire : « Oui, citoyen, « Granville est assiégé : l'attaque est vive et la défense « opiniâtre. Cependant lorsqu'il ne s’agit pas seule«ment de soi, mais du salut de la République entière, « la prudence, d'accord avec le patriotisme, exige que « de nouveaux moyens de résistance soient ajoutés à « ceux que nous opposons depuis hier deux heures de « l'après-midi sans aucune interruption. En effet, nos « munitions se consument dans des postes nombreux «et nos subsistances s’épuisent pour une garnison où «il y a beaucoup de contingents non armés, ce qui «augmente le nombre des bouches inutiles. Dans ces « conjonctures je regarde comme indispensable que «vous fassiez parvenir sans délai à Granville tout ce « qu’il y a de disponible en munitions de guerre et «de bouche tant à Saint-Malo que dans les lieux en« vironnants. J'attends ces secours avec impatience, « et lesalut public les réclame. Le canon et la mousque«terie roulent sans cesse. Nous résisterons tous seuls « jusqu’à l'épuisement de notre poudre et de notre «sang, mais pour vaincre il nous faut des canonniers «surtout. Nous ignorons encore le nombre de nos en« nemis; tout ce que nous savons c’est que leurs colon-

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