Vergniaud : 1753-1793
ip nationale de Brive. Le 23 janvier 1790, de graves désordres se produisirent à Allassac au sujet de l’enregistrement du décret sur l'institution de la municipalité. Une collision eut lieu entre la garde nationale et la maréchaussée conduite par l'ancien seigneur, le sieur de La Maze et les officiers de justice. Plusieurs hommes périrent et Durieux, dénoncé par M. de La Maze, arrêté avec d’autres combattants, exaltés comme lui, fut traduit devant le prévôt de Tulle, et condamné à être pendu « comme violemment s upçonné d’avoir voulu tirer des coups de fusil Ne cavaliers de la maréchaussée ».
Gette inique et terrible sentence, basée sur un soupçon, fut déférée à l’Assemblée constituante qui l’annula, et un décret renvoya la connaissance de l'affaire au Tribunal de District de Bordeaux.
L'exorde de la plaidoirie de Vergniaud n’est pas seulement une page d’éloquence, c'est une page d’histoire dont je tiens à citer les principaux passages :
« La conquête de la Bastille, s'écria-t-il, l'abolition de la féodalité et la déclaration des droits imprimèrent à tous les citoyens de ce vaste empire un mouvement qui, vif et rapide comme le feu électrique, échauffa leurs âmes, agrandit leurs idées et exalta tous leurs sentiments. Il fut facile de s'égarer dans les premiers instants d'une existence nouvelle. Toujours, une grande partie de la vie s'écoule avant que l'homme ait appris l’art d'en jouir avec sagesse.
» Plusieurs causes durent multiplier les écarts.
» Une terreur panique se répandit, le même jour, dans toutes les parties du royaume, et peut-être qu'elle accéléra l’organisation de cette armée formidable de trois millions d'hommes qu’on pourraitappeler l'armée de l'humanité, car elle n’a d'autre objet que d'en défendre les droits. 2