Bitef

entière de devenir et de rester le centre d'un art aussi inquiétant que le théâtre de ces derniers quinze ans il n’aurait pas été possible de réaliser un tel concept du festival international de théâtre de belgrade. il a fallu parfois beaucoup de patience et de compréhension, beaucoup de largesse d’esprit et de tolérance pour accepter toutes les manifestations du théâtre inquiétant des années autour de 1968, ce théâtre provocant, au corps nu et aux intentions dénudées, agressif et parfois aussi exhibitionniste dans son élan, il n’y aurait pas eu de bitef sans moyens financier importants investis dans le progrès du théâtre mondial par intermédiaire du bitef. et le théâtre mondial a répondu a sa manière - belgrade est sans doute la ville la mieux informée sur le théâtre de notre époque, aucun des noms du théâtre moderne n’est inconnu au belgradois qui a tant soit peu suivi le bitef. malgré tous les ratages possibles, et semble-t-il inévitables, aucun spectacle réellement important n’a manqué au bitef, ne seratit-ce que filmé, nous avons cherché les nouvelles tendances autant que nous avons pu et su. parfois seuls, depuis peu de temps avec un groupe de sélecteurs, toujours avec des moyens financiers inférieurs â nos ambitions et au choix riche que nous offrait le monde, mais aussi avec plus de soutien qu’on n’aurait espéré étant donné les conditions et la sombre histoire culturelle de ces espaces, il est encore tôt pour tirer des conclusions, nous serions les derniers appelés â les faire, puisque participants, combattants aussi et parfois coupable portés par la vague du nouveau théâtre, quelle est la nouveauté que faira naître ce qui est nouveau aujourd’hui ou l’était hier? saurions-nous reconnaître cette nouveauté tous ensemble dans l’avenir? [mira trailovič, jovan drilov]