Bonaparte à Ancône

60 BONAPARTE À ANCONE

si l’on ne trouvait pas de compensation aux curés dépossédés de leur revenu, l'effet serait nul : le clergé tenait les paysans, on l'avait bien vu dans la Garfagnana; les paysans se souciaient peu des arbres de la liberté et ne tiraient guère profit de l'occupation française; les réquisitions les surchargeaient ; les soldats français, quand ilsles payaient, les payaient en assignats, que personne ne voulait leur reprendre et qui ne pouvaient pas servir, comme en France, à l'achat des terres: il n'y avait pas de biens nationaux sur le marché italien et les quelques domaines aliénés par le trésor n'étaient pas une source où les villageois pouvaient s'enrichir. Il était facile aux prêtres de la Cispadane, comme à ceux de l’Apennin et de Romagne, de les soulever. Il fallait donc remplacer le casuel : les couvents pouvaient payer les frais de l'opération.

Déjà les religieux étrangers aux Légations avaient été chassés; « Ordonnez, ajouta Bonaparte, qu'il n'y ait dans Bologne qu’un