Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents
INTRODUCTION XXXI
mes du recueil de la Société Impériale Historique Russe datent d'un peu plus de 20 ans.
Dans cette correspondance Catherine s'est livrée plus que partout ailleurs. Si ses actes parlent pour elle, c'est dans sa correspondance qu'on trouve les «pourquoi» de ses actes. Ses préoccupations de tous les jours y sont notées avec soin, souvent avec sincérité ; on se rend compte ainsi de ce que fut, pour employer son expression favorite, ce « composé de bâtons rompus. » On trouve dans ces « pancartes,» au style pittoresque et imagé, l'explication de ce que fut cette grande enjôleuse qui fit tant de conquêtes de tout genre, qui se disait avoir « l'âme républicaine, » mais qui combattit, pour le mieux de la politique russe, la Révolution française, qui tout en alliant l'amour à la politique ne se laissa, pas absorber par ses instincts passionnels, qui manœuvra constamment dans l'intérêt de la gloire de son Empire et de sa personne, et qui, aidée d’une volonté et d'une énergie rares,donna au nom russe un éclat incomparable et porta à un si haut point la puissance slave. « Femme, suivant Langeron, que la morale réprouve, mais que l’histoire réclame. »
La correspondance de Catherine n'est pas la seule source à laquelle nous ayons puisé pour cet ouvrage. Nous avons eu également recours à une foule d'autres textes, parmi lesquels il faut citer les