Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

VIII INTRODUCTION

Ses lettres deviennent à ce moment rares. Il ne sort de sa réserve que pour demander aux villes dont son frère Robert fut le protecteur lors de l'insurrection fédéraliste, de lui envoyer des adresses destinées à la défense de l'ancien membre du Comité de salut public poursuivi à son tour par les thermidoriens.

Après la clôture des travaux de la Convention, Thomas Lindet fut nommé au Conseil des Cinq-Cents. Robert, son frère, quoique élu par le département du Nord (16 octobre 1795, 24 vendémiaire an IV), avait été déclaré inéligible comme ayant été mis en état d’accusation en sa qualité de membre.des anciens Comités de gouvernement. Il n’en continua pas moins de résider à Paris, et nous ne possédons, par suite, aucune lettre des deux frères au début du Directoire. Mais R. Lindet, par sa polémique financière, s'était attiré la haine du gouvernement; il fut bientôt compris dans le procès des Égaux comme complice de Babeuf. Une nouvelle correspondance s’engagea alors entre les deux frères.

Robert Lindet se réfugia à Caen, dans la maison de M. Mesnil, qu’il avait sauvé du Tribunal révolutionnaire en pluviôse de l'an Il; il attendit dans cette cachette l'issue du procès. Thomas Lindet, qui n'avait cessé de correspondre secrètement avec son frère, lui annonça son acquittement par une lettre du 8 prairial de l'an V. Il l'avait défendu aussi devant la Cour de Vendôme dans deux Mémoires imprimés, et fourni à Réal, défenseur des principaux accusés, les moyens d'établir l'innocence du contumace caché à Caen.

Cette partie de la correspondance comprend peu de renseignements politiques : elle se, borne à donner, au