Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)
LÉGISLATIVE (16 MAI 1702) 347
qu’il fallait enlever ce reste de l’ancien régime, mais ils disaient qu’ils ne permettraient pas que les Bretons l’enlevassent de force. Tout fut apaisé et la municipalité a fait enlever le lion ce matin.
Ii serait bien important d'approfondir ce qui s’est passé en Flandre. La cour et les officiers qui lui sont dévoués vont demander des règlements sévères. [ls veulent que les chefs soient en sûreté. Quand les chefs seront tous patriotes, ils n'auront rien à craindre. Le premier essai de nos forces n’est pas heureux : il prouve qu’on n’est pas sûr de la tendance dans le même sens du gouvernement, des généraux et des soldats.
L'abbé Maury est donc pourvu d’une nonciature.
L'Assemblée fait trembler le clergé, quand elle parle de projets contre lui. Les ecclésiastiques amis des lois sont bientôt aussi consternés que les autres.
CCXVII. — Au méme. Bernay, le 16 maï 1792.
Mon frère, il sera difficile de maintenir ou de rétablir la confiance de l’armée avec l’ancien jury et les conseils de discipline (1).
On va se réduire à la guerre défensive, suivant le projet de M. de Rochambeau. Ce projet est bien inquiétant. Quelques places emportées répandront la terreur et serviront de point de ralliement à tous les transfuges.
On ne laissera échapper aucune occasion d’attaquer la liberté de la presse : il est difficile qu’elle ne succombe pas à des attaques réitérées.
Les Jacobins sont aussi haïs que la liberté de la presse; l’on peut attribuer bien des écarts à plusieurs membres
(1) Le rapport de Dumas sur l'organisation des tribunaux militaires fut lu dans la séance du $ mai. Il est reproduit dans l'Histoire parlementaire, XIV, 251. Le décret fut voté le 12. Cf. Moniteur, réimpression, XII, 306-371.